Sécurité Routière : Interview de Mehdiator
Publié le : 29/07/2013
Nous avons rencontré " le moteur qui voulait changer les choses "
Il y a quelques jours, j’ai rencontré un motard. Je ne l’ai pas croisé sur la route, ni dans un rassemblement. Après un simple échange de mails, nous nous sommes assis à une table, devant un verre, et nous avons discuté pendant deux heures. J’avais pour plan de lui poser un certain nombre de questions pour mieux le connaître, comprendre sa passion et son engagement dans la communauté afin de les partager, et finalement nous avons simplement erré d’un sujet à un autre, sans fil directeur, aussi librement que lors d’une balade à moto sans plan. Vous le connaissez peut-être, il se présente ainsi : « bonjour, je suis un motard ». Interview de Mehdiator. «J (Johann) : Tu fais des vidéos décalées sur la sécurité routière pour les motards, qu’est-ce qui t’a motivé dans cette direction ? M (Mehdiator) : Pour qu’on te remarque il faut faire des choses différentes. La violence on la voit tous les jours dans le journal, à la tv au cinéma ou même sur internet et on nous fait la leçon sur la sécurité routière par la violence, de façon standardisée. Ce n’est pas marquant du coup. Par contre, si on traite de la sécurité routière avec humour, là les gens sont surpris. On aime ou on n’aime pas, mais tu t’en souviens parce qu’on à abordé le sujet d’une autre manière. C’est pour ça que j’ai choisi ce ton là, un peu ironique. J’ai pas la paternité de ce ton là, c’est dans le journal de Canal Plus qu’il y avait une rubrique : « le tour du monde en 80 secondes » de Christophe Tison qui abordait des thèmes très graves avec beaucoup d’ironie, c’est osé, mais on s’en souvient. J : C’est bien de l’humour typique Canal Plus. C’est intéressant de voir comment est né le concept de tes vidéos, dont la première avait été réalisée pour un concours de la sécurité routière, c’est bien ça ? M : Oui, j’ai fait cette vidéo pour un concours de sécurité routière, mais elle n’a pas été sélectionnée. Du coup je l’ai mise sur ma chaîne YouTube et après c’est parti comme un boulet, j’ai pas compris ce qui s’est passé. Finalement, peut-être que si cette vidéo avait gagné le concours elle aurait moins marché, car elle aurait été plus standardisée. C’est un échec qui s’est transformé en une vraie aventure. Grâce aux réseaux sociaux, à Facebook, YouTube. J : Est-ce qu’elle a évolué ta vision de la sécurité routière au fil du temps avec ces vidéos, les rencontres, etc. ? M : En fait elle évolue un peu tous les jours. Sur la sécurité routière, sur les motards, sur soi… J : Avec ton expérience ? M : Oui. Parce que je me considère comme un jeune motard, je roule depuis 5 ans donc je sais que je suis un jeune motard et je ne me suis jamais revendiqué comme quelqu’un d’expérimenté. Souvenir de nos cours de Philo : première étape (de l’apprentissage, ndlr) je ne sais pas que je ne sais pas, deuxième je sais que je ne sais pas et enfin je sais que je sais ». Je considère être à la deuxième étape, et je ne sais pas si un jour on peut passer à la troisième. J’ai beaucoup de choses à apprendre et je considère ça comme une aventure, que j’espère pouvoir un jour raconter à mes enfants et petits-enfants. J’ai rencontré plein de gens passionnants, certains officiels de la sécurité routière, plein de motards, j’ai fait plein de balades. En fait j’ai eu la chance de découvrir le monde motard en accéléré par rapport à une expérience motard « standard ». J : Effectivement, t’as du faire beaucoup plus de rencontres que l’on fait généralement en tant que débutant. M : Carrément. Et c’est intéressant surtout d’écouter les autres motards. Parce que je suis une vraie pipelette, mais c’est en écoutant les autres qu’on peut se faire sa propre opinion. Il faut aussi se remettre en question, c’est le truc le plus dur qu’on a tous du mal à faire. Ecouter les remarques et conseils qu’on peut recevoir sur sa conduite. J : J’aime bien me demander si l’on me traite de connard : « tiens mais est-ce qu’il n’aurait pas raison ? », c’est un gros travail sur soi mais ca permet l’autocritique et donc l’apprentissage. M : Oui, le truc c’est « quel degré de tolérance on a avec ses propres erreurs ? »Le Mehdiator est un animal joueur. Il aime le bruit de la clochette à vélo Et du klaxon à main. Si vous faites du vélo sur Lyon, vous l’entendrez arriver !
[…] J : Qu’est-ce que tu trouve de plus gênant dans les règles du code de la route, voire d’énervant ? M : J’aime bien le principe d’égalité. On est a peu près tous d’accord pour dire que si tu fait un truc pour A, tu le fais pour B, tu le fais pour C. Tu ne donnes pas un avantage à l’un et pas l’autre et en plus sans expliquer pourquoi. Je fais référence au droit des cyclistes à passer au feu rouge. C’est en cours d’expérimentation à Paris : à certains feux rouges signalés, les cyclistes peuvent tourner à droite. Il s’agit pas de griller le feu rouge, mais seulement de tourner à droite, parce qu’en théorie, s’ils restent sur leur voie de vélo (à droite) ils ne croisent personne (sauf piéton). Mais les vélos eux, ils « tournent tout droit aussi ». En fait on leur a permis ça sans qu’ils le réclament particulièrement… J : Probablement pour en tester l’effet sur les nombres d’accidents ? M : Il n’y a pas eu de manifestation de cyclistes… T’as pas vu de cyclistes qui faisaient « pouêt-pouêt » en gueulant pour avoir le droit de « griller » les feux rouges ! Et en parallèle par exemple la circulation interfile, ça fait à peu près 30 ans voire plus si affinité que les motards font ça. A Paris en ce moment ils parlent d’expérimentation… Alors non officiellement il y a déjà une expérimentation en cours depuis 2 ou 3 ans avec des motos équipées de caméras à l’intérieur. C’est non officiel, personne n’est au courant. Donc en fait ils étudient ça depuis des années et des années et là officiellement ils parlent d’expérimentation. Pourtant c’est une pratique que tout le monde fait, plus ou moins bien, donc ce serait temps de mettre des règles, pour encadrer le truc, même si des fois la tolérance est suffisante pour que les gens fassent gaffe, même si officiellement ils sont en infraction. Et ça traine et ça traine et ça traine, et alors que les cyclistes ne demandent rien, on légalise le fait de tourner à droite au feu rouge. Et surtout, dans les rues à sens unique, ils peuvent rouler dans l’autre sens. Ils peuvent prendre certains sens interdits du moment qu’il y a une piste cyclable. Ca fait partie de la même expérimentation que les feux rouges. J : C’est dans le cadre des pistes cyclables, donc c’est quand même assez spécifique ? M : Oui, mais alors certaines rues dans Paris je te laisse imaginer la taille de la piste cyclable… Si deux cyclistes se croisent, ben je sais pas où tu vas mettre ta bagnole ! En moto ça va on passe sans problème. J : Même avec genre, une GoldWing ? M : Non, ça passe encore, c’est les side-car où ça va pas être drôle… Sinon pour revenir à ta question, même si ce n’est pas forcément une règle du code de la route, il ya les endroits interdits aux motos ! Les péages par exemple. J : Les péages interdits aux motos ? M : Oui, tu sais les voies tout à droite de télépéage… J : Tu m’apprends plein de trucs ! M : Mais attends tu roules depuis combien de temps ? J : Seulement quelques mois, je suis un très grand débutant. M : Ah mais c’est pour ça… Alors pour les péages fait attention, tu as donc les voies de télépéage et certains péages auxquels tu peux rester coincé parce que la moto n’est pas détectée… J : Comme sur TEO [Trans Est-Ouest, périphérique Nord de Lyon, ndlr], faut demander la levée de la barrière parfois. M : Et bien c’est parce que sur TEO tu as un panneau interdit aux motos, il faut passer à droite. J’ai pris TEO hier, passe à droite tu verras ça passe tout seul. En fait il faut passer là où il y a un être humain dans la cabine. Déjà pour avoir le prix moto qui n’est pas forcément détecté sur les autres machines…Donc pour ceux qui comme moi seraient un peu bigleux aux alentours des péages, il ne faut pas passer là en moto…
J : Tiens ba alors c’est combien TEO quand on passe au bon endroit ? M : 1€ au lieu de 2. T’as deux fois moins de roues donc c’est deux fois moins cher ! (rires) J : Je me sens roulé… M : Mais non c’est normal d’apprendre des trucs, t’apprends des choses, j’apprends des choses, c’est ce que j’aime dans les échanges. […] J : Il y a énormément de gens qui se croient seuls sur les routes. Je parles pas du fait de prendre des risques sans penser aux autres, mais le simple fait de prendre toute la place dans un carrefour, de pas faire attention aux gens derrière qui pourraient facilement contourner la voiture si elle se positionnait correctement. Il s’agit pas de se mettre dans une situation délicate, juste de penser à laisser la place aux autres, c’est très simple dans la plupart des cas. M : Je fais attention de ne pas gêner les autres. Comme lorsqu’on est en vélo et que derrière un scooter essaye de te pousser, t’as envie de dire, mais casse-toi ! La plupart du temps, c’est une question de volonté, de se dire : tiens il y a quelqu’un que je vais gêner. Ca vient peut-être de mon permis auto, mon moniteur me disait quand t’es dans un carrefour, pense que t’as rien à y faire donc tu dégage. Il disait ça avec une pointe d’humour, mais le principe c’est t’as pas à rester là, le carrefour est fait juste pour passer, tu restes pas au milieu, tu gênes pas les autres. J’ai appris plus en passant le permis auto que moto au niveau du code et du comportement sur la route. Parce que lorsque j’ai passé le permis moto Je n’avais jamais eu de deux roues donc j’ai tout appris sur le plateau. Et c’est là que je me suis rendu compte que je n’étais pas fan de vitesse. La première fois qu’on monte sur une moto on à un sentiment de puissance, j’ai a peine tourné la poignée, elle est partie come un pet ! Et sur le rapide j’étais beaucoup trop lent. Par contre j’étais équipé de la tête aux pieds. Je me suis fait conseiller aussi par un pote qui avait eu un accident. Pourtant je n’ai pas un entourage motard du tout. Mais du coup quand je suis rentré dans le premier magasin de moto que j’ai fait avenue de Saxe, j’en suis ressorti tout équipé. [Discussion sur la qualité des casques] Que Carrefour vende des casques, moi ça me fait flipper… Un casque à 49€, moi j’aurai peur. J : Tout à fait d’accord, c’est limite dangereux quand même. D’ailleurs à ce sujet pourquoi à ton avis certains motards ne sont pas équipés ? M : Je pense qu’il y a plus de gens qui ne s’équipent pas par choix. Quand tu vois passer sur un GSXR 1000 en T-shirt et tongues, c’est un choix. Lui il ne va pas venir me faire pleurer en disant « c’est une question de moyens ». Le mec qui n’a pas les moyens mais qui veut quand même rouler il trouvera toujours un truc, il va mettre une veste, des épaisseurs, même si ce n’’est pas forcément les bons tissus, il va trouver les moyens et va en tous cas chercher. Les mecs qui roulent sur des motos neuves à 10000€, tu ne vas pas me dire qu’ils n’ont pas les moyens de s’acheter de l’équipement ? Après tu as tous ces motards qui voudraient être mieux équipé mais qui n’en ont pas les moyens, mais eux ne roulent pas en t-shirt et tongues. J : C’est même de l’inconscience sur des grosses bécanes ! M : Mais oui J : J’en vois beaucoup en scooter de grosse cylindrée genre 600 en short T-shirt, pas de gants, juste le casque. M : Ça c’est un choix. Parce qu’un scooter comme ça, c’est plus cher qu’une bécane. Ces gens-là je ne les plaindrai jamais en cas de chute. On ne peut pas forcer les gens à s’équiper, mais c’est une question de responsabilité. Responsabilité qui doit être prise jusqu’au bout.Si Mehdiator avait fait une pub pour la sécurité routière, voilà ce que ça donnerait. A voir absolument ! Spot moto ironique n°18
M : On m’a reproché plusieurs fois d’être à la solde des équipementiers. Pourtant on m’a jamais envoyé d’équipement gratos, j’ai fait plein de vidéos avec un casque Arai, ils m’ont jamais appelé (rires). J : Et si ça arrivait que des marques te contactent ? Tu refuses ? M : Oui. C’est déjà arrivé. Parce que ma marque de fabrique aussi c’est la liberté d’expression. Et du moment où tu as un sponsor, ta liberté d’expression est réduite. […] [Sur les opinions qu’on a sur la moto.] M : Il y a des gens qui m’ont remis en place (sans le savoir) et ça m’a fait du bien. Par exemple j’avais mon opinion sur les Can-Am. Pour moi c’était les désavantages de la voiture avec les désavantages de la moto. J’avais cette opinion plutôt négative, à tort. Un jour quelqu’un m’a envoyé une photo pour une vidéo collaborative, où il était habillé en motard dans une chaise roulante. Donc je lui ai demandé, est-ce que c’est dû à un accident de moto ? Il m’a répondu que non, c’est dû à un accident de voiture, mais depuis je roule en Can-Am, parce qu’il y a que ça qui me permet d’avoir les sensations de la moto avec mon handicap. Et ben la je me suis pris mon opinion négative en plein dans la gueule, et ça m’a fait du bien. C’est un exemple qui montre bien que quand on a une opinion arrêtée sur quelque chose, ben il faut toujours la tempérer un peu parce qu’il y a toujours des circonstances qui peuvent faire que tu as tort.Non ce n’est pas une voiture, c’est un Can-Am.
J : Et donc si tu ne t’adresses pas à ceux qui font le choix de rouler en T-shirt, à qui tu t’adresse quand tu parles de l’équipement moto ? M : Au mec qui a un petit doute et qui attend juste un petit argument pour se décider, ou qui va rigoler sur le truc et se dire « tiens, l’équipement, c’est peut-être plus malin d’en mettre un… » Je suis contre l’obligation, à un moment il faut faire confiance aux gens pour prendre la bonne décision. […] [A propos de l’hypocrisie dans le jugement qu’on peut avoir des autres] Il y a un slogan qui me gêne un peu, c’est : « les motards ne meurent pas, on les tue ». Le problème est que ce n’est que partiellement vrai. Les gamins qui lisent ça, ça peut les en persuader : « quand je serai un motard, l’erreur ne viendra jamais de moi ». C’est balancé comme une vérité. Il y a des slogans comme celui-ci qui me gênent parce que la réalité elle est beaucoup plus complexe. Et celui-ci nie les situations où par exemple un motard rate son virage et va se tuer tout seul. On prend qu’une partie de la réalité pour essayer d’exciter les gens… Il y a 4000 j’aime sur cette affiche, des commentaires « c’est tous des cons ». On est tous des cons ! Le problème c’est que ça remue un espèce de relent des motards envers les automobilistes. Les automobilistes font pareil dans l’autre sens avec d’autres affiches… Je trouve ça simpliste, basique et dangereux ce genre de phrase. C’est vrai, mais il y a plein d’autres choses aussi. Il y a des motards qui vont se tuer tous seuls, il y a des motards qui vont se faire tuer… c’est beaucoup plus compliqué que ça. J : Il y a quand même beaucoup de responsabilité au pilote [37.4% des accidents de moto sont dû à une erreur du pilote, cf notre article précédent sur l'accidentologie moto, ndlr], et j’ai l’impression qu’il y en a pas mal qui refusent cette responsabilité. […] J : Je crois savoir que t’as fait du bénévolat pour la FFMC ? M : Oui, un jour je cherchais sur internet des ballades à faire en groupe, je suis tombé sur le site de la FFMC et peu de temps après j’ai pris ma carte de l’asso. J’ai fait ma première ballade avec des gars de l’asso et d’ailleurs au passage l’un d’eux m’avait signalé que je roulais mal… En sortie de permis les trajectoires on ne sait pas ce que c’est et il en va de ta vie d’apprendre très très vite ce que c’est qu’un placement dans un virage ! Et donc ensuite avec le temps je me suis rapproché un peu de la fédé en découvrant ce qu’elle avait apporté depuis les années 80 pour les motards au niveau des droits : les baisses des assurances, les péages c’est grâce à eux qu’il y a des tarifs différents pour les motards, il y a plein de choses… Et donc je leur ai proposé de faire des vidéos, c’était très très très amateur quand je le vois avec l’œil de maintenant… J’avais fait des petites vidéos de présentation pour la fédé 69 et plus tard pour le bureau national, je leur ai créé une chaîne Youtube que j’alimentais avec les vidéos que je faisais sur l’équipement et pleins de trucs. Ca m’a permis de rencontrer beaucoup de gens dans la communauté des motards, des gens expérimentés dont on apprend beaucoup à leur contact. Après il faut se faire sa propre opinion parce que t’es pas obligé d’être d’accord avec tout ce qu’ils disent et tout ce qu’ils font. Mais culturellement t’en apprends beaucoup sur le monde motard. Ce qui est drôle c’est que le premier spot, avant de le mettre sur ma chaîne Youtube [donc après qu’il ait échoué le concours de la sécurité routière, ndlr], je l’avais proposé à la fédé. Ils ont dit non. Parce que le sujet était peut-être un peu compliqué et qu’ils n’avaient pas encore pensé à comment communiquer dessus. C’est pour ça que je l’ai sortie à titre perso. D’ailleurs elle n’aurait peut-être pas marché si elle était sortie à la FFMC. Pour la fédé je suis resté dans un style de vidéo très institutionnel, je m’en suis rendu compte après. C’est moi qui me suis bridé bizarrement. Parce qu’à côté je faisais aussi mes vidéos Mehdiator, donc je ne voulais pas qu’on mélange les deux. C’était vraiment totalement séparé. On m’a demandé à un moment « est-ce que la fédé à une sorte de contrôle sur ce que tu fais, sur les vidéos que tu fais ? – Certainement pas. Personne n’en a. » C’est un des trucs dont je suis le plus fier. Au moins si je me plante ben je me planterai tout seul. J’y tiens, c’est important. Donc voilà j’ai fait pas mal de vidéos pour eux, là maintenant je vais arrêter car j’ai plus le temps de faire tout ça malheureusement. J : Est-ce que tu as du mal à gérer les contacts que tu reçois ? M : Je m’impose de répondre à tout le monde. C’est certainement le truc le plus stupide que je me suis imposé… J : Après tu peux vite être dépassé, non ? M : J’ai été dépassé, mais globalement… bon je suis sûr qu’il y a des gens qui m’ont écrit des trucs super sympas à qui je n’ai jamais répondu. Mais même si j’ai oublié de répondre, je l’ai au moins lu. Il y en a certains qui sont ultra-touchants. Il y a eu des messages qui m’ont presque mit les larmes aux yeux. Les gens se lâchent, ils ont l’impression que je peux être un confident. Sur leur accident, sur leur expérience, il y a même des choses très très très personnelles. J : J’ai vu que tu avais publié des témoignages comme ça. M : Oui j’ai ouvert le blog aux gens, en disant, voilà, si vous avez des choses à raconter… Et bien ce que les gens racontent c’est pas leurs expériences joyeuses, c’est leurs drames. Il y a des fois c’est dur. C’est très très dur. Certains que je n’ai pas diffusés car très violents, et parler de la violence au bout d’un moment ça ne sert plus à rien. […] Il y a aussi des histoires positives que j’ai diffusé. Un article en particulier, c’était un message d’un automobiliste. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui me disaient « tes vidéos c’est sympa, mais il y a que les motards qui les regardent ! » Ce à quoi j’ai répondu : « Alors déjà si vous arrivez à savoir qui les regarde, c’est balèze, parce que moi je ne surveille pas les gens sur youtube… ». Bon oui il y a principalement des motards, mais il y a des automobilistes aussi, forcément, et un automobiliste m’a écrit en disant « avec tes vidéos, je suis passé de l’avis ‘’les motards, tous des cons’’ à ‘’putain, en fait il y en a qui ont de la jugeotte’’. Tu m’as fait changer d’avis sur les motards, et maintenant votre monde m’intéresse et j’ai envie de m’y rapprocher. » Alors je ne sais pas s’il a passé son permis [moto, ndlr] depuis, je crois qu’il voulait le faire. Mais il y a des gens qui se sont motivés à passer le permis après avoir vu les vidéos, j’ai reçu quelques messages comme ça. J : C’est génial d’avoir une influence positive sur les gens. M : Tant que l’influence elle est positive, tant mieux, après si elle est négative, faudra que j’arrête. Donc ce message était plein d’espoir et d’ouverture. Je lui ai demandé si je pouvais le publier sur le blog, il m’a répondu que ce serait un grand honneur… Et du coup sur Facebook, il a eu je crois 1500 « j’aime », je sais pas combien de remerciements… Et il m’a réécrit derrière pour me dire « ça a confirmé ce que je pense maintenant des motards ». Voilà, il y a aussi beaucoup de côtés positifs, et on ne le dit pas assez. De tous les articles, c’est un de ceux qui m’ont le plus marqué. J : Qu’est-ce qu’on peut faire pour t’aider ? M : Me faire de la pub ? (rires) Mais en parler autour de soi les gens le font déjà, diffuser les vidéos… s’ils aiment. J : Est-ce qu’il y aurait une question que tu aurai voulu que je te pose ? Un autre sujet dont tu aurais voulu parler ? M : La reproduction des termites en Tanzanie ? Non sérieusement, peut-être préciser que je ne fais pas de vidéo sur demande… Je ne prends pas de commande ! Ça fait deux ans et demi que je fais des vidéos, ça fait que s’améliorer (je crois), je continuerai tant que ce sera positif et tant que je m’éclaterai à le faire. Le jour où je me forcerai à faire une vidéo, j’arrête. Mais c’est pas tout de suite car j’ai encore plein d’idées dans la tête. Le seul truc dont j’aurai besoin c’est du temps pour faire tout ça. Tout seul c’est du boulot. Souvent on me dit « bravo à toute l’équipe ! » C’est gentil… J : Merci à toi !Retour à la liste des articles du blog de la pièce auto occasion